5 décembre 2010

Objets inanimés

Quatre exemples autour de l’objet photographié et autant de façons de procéder :
Edouard Weston (1886-1958), figure importante de la « straight photography » ou « photographie pure » envisage l’appareil photo comme un œil qui verrait mieux. C’est ainsi, qu’il invite à regarder autrement les objets les plus banals. Ici, un simple bidet devient prétexte à un jeu de formes, sublimé en une véritable sculpture.
Les photographies de Patrick Tosani abordent généralement la notion de fragment. Il s’agit le plus souvent d’objets du quotidien isolés (cuillères, talons, vêtements…), photographiés apparemment de façon « objective » : sortis de leur environnement, de front, en couleur et très nets.. En réalité, le fait même d’avoir photographié ces objets anodins, de les avoir agrandis (les tirages sont assez monumentaux) donne une force à l’image qui interroge le spectateur. Dans la série Masques, il s’agit de simples pantalons. L’angle de vue de l’appareil photo les transforme en masque, comme si l’objet nous regardait..
La série Jouets tristes d’ Antoine Vanoverschelde parle du passage du monde de l'enfance à celui de la vie adulte. Les jouets sont mis en scène, évocations d’un monde adulte plus vaste. Parfois, une confusion s’installe entre l’objet réel et sa représentation miniature.
L’œuvre de Martin Parr rejoint le domaine de la photographie documentaire. Il est surtout reconnu pour avoir photographié avec beaucoup d’ironie la société britannique. La série Commmon Sense  est un voyage à travers la culture « fast-food » dans le monde entier. Cette photographie Pig Pink Cakes s’inscrit donc dans un champ sociologique : stéréotype de la société de consommation, de la « junk-food », du mauvais goût etc..