La mémoire du paysage, la trace
Sophie Ristelhuber travaille sur les traces de la guerre, sur une mémoire du territoire, un enregistrement après coup. Ce n’est plus l’instant décisif qui compte, mais une tentation de parler des évènements autrement, de côté, de voir la façon dont les lieux sont imprégnés de ce qui a été.
Sophie Ristelhueber, WB, 2005 pour lire l'article sur cette série, cliquez ici |
Le souvenir
Après la mort de sa mère, Moira Ricci replonge dans ses photographies de famille. Elle s’incruste elle même dans les images de sa mère (en travaillant la posture, l’ambiance lumineuse, les vêtements) le regard toujours tourné vers elle. Sa mère change, vieillit, contrairement à elle, qui la veille.
« J’espère lui faire comprendre par mon regard qu’elle est en danger, j’attends qu’elle se tourne vers moi pour que l’on saute ensemble hors de l’image. Si cela ne devait pas arriver, alors je me ferais une raison, et je resterais dans les images, à ses côtés, pour toujours », Moira Ricci.
Moira Ricci, 20.12.53-10.08.04, 2004 pour lire son interview, cliquez ici |
Beaucoup d'artistes vont puiser dans leur enfance. Déformée, fantasmée, elle devient une source d'inspiration inépuisable.
Claude lévêque, Ne prends pas froid, 2008 |
La petite et la grande histoire
Boltanski travaille beaucoup autour de la mémoire, et du passage d’une mémoire individuelle à une mémoire collective. La notion d’histoire traverse ses œuvres, la grande ou petite histoire, mais aussi l’histoire comme mémoire des faits confrontée à l’histoire fiction.
Christian Boltansky, Pourim réserve, installation 1989 |
Joan Foncuberta fabrique des fausses images archives, des fausses preuves, attestant de l'existence antérieure d'espèces animales ou végétales extraordinaires.
Boltanski, lui aussi, aime à jouer avec l'image document (sensée renseigner, dire la véracité d'une chose), qui dans ses mains, devient support à la fiction.
Joan Fontcuberta,série Fauna,1990 |
Christian Boltanski, Vitrine de référence, 1971 pour lire le dossier pédagogique du Centre Pompidou, c'est ici |